Côte-Vertu (Éric Lamontagne)

Éric Lamontagne

Homo Urbanus (2005)

Verre et acier inoxydable
Programme d’intégration des arts à l’architecture du gouvernement du Québec
Emplacement : édicule nord

Pour montrer son désintéressement à toute agression, l’Homo Urbanus présente le dos à tout prédateur potentiel. Il pratique le mimétisme urbain qui reflète sur le devant de son corps son environnement immédiat pour se fondre dans l’anonymat de la foule.

Le saviez-vous?

Les 180 personnages représentés sur l’œuvre sont des connaissances de l’artiste ainsi que des voyageurs photographiés à la sortie du métro.

À propos de l’artiste

Né à Saint-Hyacinthe en 1966, Éric Lamontagne s’amuse à faire côtoyer le réel et l’imaginaire, le vrai et le faux, la science et l’art. Artiste multidisciplinaire, il crée des œuvres qui se situent souvent à la frontière entre la peinture, la photographie et l’installation.

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Côte-Vertu (Éric Lamontagne)   Côte-Vertu (Éric Lamontagne)   Côte-Vertu (Éric Lamontagne)   Côte-Vertu (Éric Lamontagne)

Source : page Info STM du 7 mars 2005

Avec l’aménagement du nouveau terminus Côte-Vertu, une nouvelle œuvre d’art s’est ajoutée cet hiver à l’impressionnante collection du métro de Montréal. Il s’agit d’une murale réalisée par l’artiste Éric Lamontagne dans le cadre du Programme d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments publics du gouvernement du Québec. Située dans l’édicule principal de la station, la murale Homo Urbanus reflète l’anonymat des utilisateurs du transport en commun. De petites photos de voyageurs sont fixées sur un grand miroir à l’aide de petites vis et de boulons pour donner une tonalité robotique à l’ensemble. La grandeur des images nous rappelle que nous nous sentons parfois bien petits dans ce monde, même si nous nous voyons souvent plus grands que nature, surtout en ville.

Cette murale est la toute première œuvre d’art public de l’artiste. Né la même année que le métro de Montréal (1966), Éric Lamontagne s’amuse à faire côtoyer le réel et l’imaginaire, le vrai et le faux, la science et l’art. Pour la station Côte-Vertu, il a créé une œuvre photographique, la deuxième dans le métro après les murales de Jean Mercier à la station Acadie. «Les membres du comité de sélection ont été intrigués par ma «collection d’êtres humains», des photos bricolées de ma famille et de mes amis que je classe par apparence physique, comme une collection d’insectes», raconte Éric Lamontagne. «C’est cette idée de la multitude qui les intéressait. Ils m’ont demandé de présenter un projet et j’ai tout de suite pensé à l’Homo Urbanus

Figés pour l’éternité

Les 180 personnages qui forment la murale sont photographiés de dos afin de suggérer l’idée d’anonymat qui règne dans les grandes villes. Le miroir qui sert de support à l’arrière et sur les côtés de la murale donne de l’emphase à l’idée de la multitude, car deux miroirs qui se font face répètent les gens à l’infini. De plus, après un premier coup d’œil, on aperçoit dans le miroir le visage des personnages. Ils ont les yeux fermés, comme si on les avait congelés dans un monde de glace pour l’éternité. Si on porte attention, on remarque le reflet de portes de métro sur leurs corps, une sorte de mimétisme urbain qui permet aux usagers de se fondre dans l’anonymat de la foule. Le choix du miroir est aussi d’ordre pratique puisqu’il permet aux gens de se regarder et de se voir inclus dans cette communauté de voyageurs.

Mais qui sont ces personnages figés pour l’éternité? «Je dirais qu’il s’agit à 30 % de connaissances et à 70 % de gens photographiés à la sortie du métro», explique l’artiste. «J’ai beaucoup aimé le contact direct avec les voyageurs, bien que ce fut parfois difficile de les photographier car certains étaient pressés et d’autres étaient craintifs. Mais dès que je réussissais à en attraper un ou deux, cela en attirait d’autres. L’important était de photographier des gens de toutes les races et de tous les âges, afin que l’œuvre soit représentative de la clientèle du métro. Je n’ai pas photographié d’enfants car les figurants devaient adopter une pose bien précise, les yeux fermés de surcroît. Dans dix ou vingt ans, cette œuvre risque d’être encore plus intéressante car la mode aura évolué. Les passants sauront immédiatement de quoi avaient l’air les clients du métro en 2005.»

Le souci du détail

Malgré la complexité du projet, Éric Lamontagne a adoré l’expérience et compte bien la répéter le plus tôt possible. «C’est une œuvre qui a l’air très simple, mais qui a nécessité des moyens techniques complexes. Il a fallu traiter les images une par une, quitte à les retoucher pour qu’elles se superposent bien. Je devais aussi m’assurer que leurs couleurs ne se dégradent pas trop rapidement. C’est pourquoi j’ai utilisé un plastique spécial recouvert d’une pellicule UV. L’installation a eu lieu au début de l’année, en plein hiver. Les portes étaient ouvertes tout le temps et nous devions souvent travailler à mains nues! Bref, j’ai beaucoup appris. Le projet m’a amené à utiliser de nouveaux matériaux, avec des contraintes différentes et de nombreux collaborateurs. Parmi ceux-ci, je tiens à remercier Luc Racicot de la compagnie Les beaux ouvrages du pinceau, Richard Hajj, Julie Simoneau, Isabelle Gilbert, Peter King et l’Atelier de bois de la Galerie Clark.»

En attendant la réalisation d’une nouvelle œuvre d’art public, Éric Lamontagne poursuit son travail de création. Son exposition Comment les animaux voient-ils les vedettes? sera présentée du 28 mai au 26 juin 2005 au centre d’exposition en art actuel Plein Sud, à Longueuil. Entre-temps, il continue d’enseigner les arts visuels et médiatiques au Cégep de Saint-Hyacinthe, sa ville natale. «J’ai invité mes étudiants à venir voir ma murale et nous en avons profité pour visiter d’autres stations. Ils ont beaucoup apprécié l’œuvre de Pierre Granche à la station Namur, ainsi que les sculptures de Germain Bergeron à la station Monk. Ce qui les a surtout impressionnés, c’est que chaque station est différente.»

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