Monk (Germain Bergeron)

Germain Bergeron

Pic et Pelle (1978)

Acier peint
Emplacement : passerelle

Au-dessous du puits de lumière, deux sculptures servent d’hommage aux milliers de travailleurs qui ont construit le métro de Montréal. Faites de tubes d’acier orange foncé, elles représentent, sous forme stylisée, deux ouvriers du métro maniant le pic et la pelle.

Le saviez-vous?

Ces sculptures ont été réalisées à partir de consoles coniques en acier réservées habituellement à l’éclairage des rues.

À propos de l’artiste

Né à Sainte-Perpétue-de-Nicolet, Germain Bergeron (1933-2017) était un artiste reconnu pour son audace ainsi que son sens de l’humour. Ses œuvres parfois gigantesques, reflets fidèles de ses opinions sur la vie, ne peuvent laisser l’observateur indifférent.

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Monk (Germain Bergeron)   Monk (Germain Bergeron)   Monk (Germain Bergeron)   Monk (Germain Bergeron)

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Source : page Info STM du 28 octobre 2003

Né en décembre 1933 à Sainte-Perpétue (Nicolet), Germain Bergeron est un artiste reconnu pour son franc-parler, son audace ainsi que son sens de l’humour. C’est à lui que l’on doit Pic et Pelle, les deux immenses sculptures de la station de métro Monk. «C’est un des architectes de la station, Marc Bélanger, qui m’a contacté. Il était venu à mon atelier pour rencontrer un apprenti sculpteur à qui il avait donné un contrat. En voyant certaines de mes réalisations, il m’a dit: c’est toi le sculpteur que je cherchais, mais je ne connaissais pas ton nom! Voudrais-tu collaborer au projet de la station Monk? J’ai accepté.»

Contrairement à la plupart des projets d’intégration des arts à l’architecture dans le métro de Montréal, celui de la station Monk a connu plusieurs rebondissements. «J’ai d’abord proposé de réaliser un mobile suspendu à la voûte de la station, une série de soucoupes volantes dont le mouvement aurait été provoqué par le passage des rames de métro. Le projet a été jugé trop dangereux par le Bureau de transport métropolitain (BTM, responsable des travaux), qui l’a refusé. De leur côté, les architectes de la station ont songé à utiliser mon célèbre Don Quichotte, sculpture qui était à ce moment-là en consignation sur le site d’Expo 67 et qui devait retourner chez moi. Ils étaient prêts à parachuter l’œuvre dans la station avant de fermer le toit, mais encore là, le BTM n’a pas voulu!»

Un hommage aux ouvriers du métro

Quant au BTM, il a suggéré à Germain Bergeron de réaliser un monument à la mémoire des ouvriers morts durant la construction du métro. Notons au passage qu’un projet semblable avait été proposé en 1967 à la Ville de Montréal par l’artiste Paul Lancz, sans succès. «J’ai dit aux gens du BTM: vous n’auriez pas quelque chose d’un peu plus guilleret? Finalement, j’en suis venu à la conclusion que pour réaliser un métro, il faut travailler au pic et à la pelle, selon l’expression québécoise qui signifie travailler de façon très ardue et très laborieuse. C’est ainsi que j’ai proposé au BTM de réaliser ces deux sculptures qui représentent tous les ouvriers qui ont participé à la réalisation du métro.»

Une fois le concept approuvé, l’artiste s’est enfin mis au travail. Il n’était pas au bout de ses peines… «En plus des deux ouvriers, il devait y avoir un troisième personnage, en position assise. Cette sculpture aurait représenté un ingénieur ou un architecte en train de superviser les travaux. Encore une fois, les gens du BTM ont refusé! Après, ils m’ont demandé de rajouter des genouillères à mes sculptures, sous prétexte qu’elles pouvaient nuire à la circulation des voyageurs et que des collisions étaient possibles… Je leur ai dit: écoutez, j’essaie de représenter des ouvriers du métro, pas des joueurs de hockey! Ils ont laissé tomber l’idée des genouillères, mais ils ont placé des bornes tout autour des sculptures…»

D’anciens lampadaires

Toutes les œuvres de Germain Bergeron mettent en évidence des rebuts de métal récupérés par l’artiste. Ainsi, les sculptures de la station Monk ont été réalisées à partir de consoles coniques en acier réservées habituellement à l’éclairage des rues. «Dans chaque console, en plus de la portion droite, il y a un arc de cercle. Pour créer un mouvement, je coupe ces sections courbes et je les ressoude dans d’autres sens, si bien que les gens s’imaginent que je les ai pliées moi-même. Mais non! Il en faut de la pression pour plier une console comme ça.» Puisque les deux sculptures de vingt pieds (6,2 mètres) de haut étaient trop imposantes pour entrer dans la station Monk, on a dû les placer sur un chariot et les transporter en tunnel à partir de la station Angrignon.

Dans la série des êtres gigantesques créés par Germain Bergeron, Pic et Pelle occupent une place de choix aux côtés de L’Homme de fer (situé à Schefferville), Don Quichotte (qui se trouve présentement à Terrebonne), Le Patineur de vitesse 84 (un hommage à Gaétan Boucher situé devant l’Anneau olympique de Calgary), Le Tailleur de pierre et Le Cycliste (deux sculptures que l’on peut admirer à Verdun). Ses œuvres, reflets fidèles de ses opinions sur la vie, peuvent parfois agacer et même choquer, mais elles ne peuvent laisser l’observateur indifférent.

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