Saint-Michel (Marcelin Cardinal, Charles Lemay, Lauréat Marois et Normand Moffat)

Marcelin Cardinal, Charles Lemay, Lauréat Marois et Normand Moffat

Murales (1986)

Fibrociment peint et blocs de verre
Emplacement : quais

Comme de grandes fenêtres dans la partie voûtée de la station, quatre pans de blocs de verre s’ouvrent sur autant d’œuvres picturales. Se succèdent à partir du quai de départ les œuvres de Charles Lemay, Marcelin Cardinal, Lauréat Marois (Habitacle) et Normand Moffat.

Le saviez-vous?

Les blocs de verre devant l’œuvre rappellent l’architecture des bâtiments du quartier Saint-Michel, qui empruntent souvent ce matériau.

À propos des artistes

Né en Saskatchewan en 1920, Marcelin Cardinal a suivi sa passion pour la peinture, qui l’a conduit aux États-Unis, au Mexique et en Europe. Né en 1942, le peintre Charles Lemay s’est fait connaître pour ses tableaux où des personnages en attente planent sans pesanteur. Né à Saint-Éphrem-de-Beauce en 1949, Lauréat Marois a enseigné la sérigraphie avant de se tourner vers la peinture et l’art public. Né à Lachine en 1949, Normand Moffat s’est d’abord adonné à la peinture, pour ensuite se consacrer à la sculpture.

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Saint-Michel (Marcelin Cardinal)   Saint-Michel (Charles Lemay)   Saint-Michel (Lauréat Marois)   Saint-Michel (Normand Moffat)

Source : page Info STM du 2 août 2005

Sur les quais de la station Saint-Michel, quatre séries de panneaux lumineux attirent l’attention des voyageurs. Comme de grandes fenêtres au centre de la partie voûtée de la station, ces pans de blocs de verre s’ouvrent sur des œuvres picturales aux couleurs et aux formes variées, réalisées en 1983 par quatre artistes différents: Marcelin Cardinal, Charles Lemay, Normand Moffat et Lauréat Marois. Nous avons rejoint ce dernier récemment afin de connaître l’histoire de ce projet unique dans les annales de l’intégration de l’art à l’architecture dans le métro de Montréal.

Né en 1949 à Saint-Éphrem-de-Beauce, une petite localité située près de Thetford Mines, Lauréat Marois obtient en 1971 un diplôme de l’École des beaux-arts de Québec et, en 1972, une licence en pédagogie spécialisée en arts plastiques de l’Université Laval. Dès l’automne suivant, il enseigne la sérigraphie à l’Université du Québec à Chicoutimi. «Au début des années 1970, la sérigraphie était en plein essor et connaissait un succès fou auprès des étudiants. Toutefois, j’ai dû stopper ma production une dizaine d’années plus tard car j’étais en train de m’intoxiquer à force de respirer des produits chimiques. Mais j’étais rendu à un point de ma recherche où ma sérigraphie était devenue beaucoup plus picturale, plus près d’un tableau que d’une œuvre imprimée. Je me suis donc tourné vers la peinture, le dessin et l’intégration de l’art à l’architecture».

Station avec vue

C’est à ce moment que Lauréat Marois est approché par l’architecte Michel Lapointe de la firme LeMoyne et Associés, chargée de concevoir la station Saint-Michel. «Je ne le connaissais pas du tout. C’est une de mes sérigraphies, Froid bleu, qui l’a incité à me contacter. Cette image lui plaisait beaucoup, probablement parce que ce triptyque avait été développé à partir de la figure carrée. Il savait qu’il y aurait un écran de blocs de verre devant l’œuvre de la station, ce qui aurait pu être une contrainte insurmontable pour un autre artiste. Puisqu’il s’agissait également d’une œuvre assez allongée, il se devait d’approcher des artistes capables de travailler dans le sens de la sérialité. Je sais que Lapointe connaissait bien l’approche picturale de deux des trois autres artistes de la station, Charles Lemay et Normand Moffat. Mais à vrai dire, chacun a travaillé de son côté. Je crois que nous nous sommes réunis à une ou deux occasions, sans plus.»

L’œuvre de Lauréat Marois à la station Saint-Michel a pour titre Habitacle. Elle est constituée de huit sections séparées par sept colonnes d’éclairage. «J’ai choisi de me servir de ces colonnes comme premier plan architectural: un portail, en quelque sorte. Après, j’ai peint une structure noire qui évoque plus ou moins l’architecture d’une maison, d’où le titre de l’œuvre. Cette structure donne sur un plan d’eau, un motif que j’utilisais régulièrement à ce moment-là et qui évoque la mémoire. Pour réaliser cette œuvre, j’ai loué un grand espace près de la Place Royale, à Québec. J’y ai travaillé sur une période de trois ou quatre mois avec l’aide d’un de mes étudiants. Il n’y a pas eu de changements ou d’imprévus en cours de route».

Un effet impressionniste

Certains diront qu’avec les blocs de verre qui leur servent d’écran, les œuvres de la station Saint-Michel ne sont pas suffisamment mises en valeur. Mais comme le raconte Lauréat Marois, c’était à prendre ou à laisser. «La plupart des œuvres que l’on retrouve dans le métro sont en céramique ou en métal, des matériaux assez résistants. Avec de l’acrylique sur du fibrociment, on pouvait s’attendre à tout: des graffitis, des égratignures, etc. Il fallait donc concevoir une œuvre en fonction du bloc de verre et du mouvement latéral du train qui arrive en station. J’aime cet écran car la texture ondulée des blocs de verre crée un effet de profondeur, de flou, de mouvance. C’est pour cela que j’ai opté pour le motif des jets de lumière sur l’eau, pour accentuer cet effet impressionniste».

Lauréat Marois enseigne présentement le dessin et la peinture à l’Université du Québec à Chicoutimi ainsi qu’à l’Université Laval. Après le projet de la station Saint-Michel, il a réalisé une douzaine d’œuvres d’art public dont une récemment à la nouvelle halte routière de Saint-Nicolas, près de Québec. Les philatélistes se souviendront qu’il a aussi réalisé en 1986 un timbre-poste consacré au Parc national de la Mauricie. Ce qui le rend particulièrement fier, c’est d’être un des rares artistes de la région de Québec à avoir réalisé une œuvre pour le métro de Montréal. C’est pourquoi il n’hésiterait pas à répéter l’expérience, ici ou à Québec… si la capitale décide un jour de se doter elle aussi d’un métro!

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