Sherbrooke (Gabriel Bastien et Andrea Vau)

Gabriel Bastien et Andrea Vau

Mosaïque (1969)

Marbre vénitien
Don de la Société Saint-Jean-Baptiste (Économie mutuelle d’assurance, Société nationale de fiducie et Société nationale d’assurance)
Emplacement : quai Côte-Vertu

Gabriel Bastien et Andrea Vau, respectivement peintre et mosaïste, ont couvert l’un des murs des quais d’une mosaïque de marbre vénitien. Cette murale s’ouvre sur le banquet de fondation de la Société Saint-Jean-Baptiste et reconstitue ses réalisations.

Le saviez-vous?

Andrea Vau a également réalisé une mosaïque pour le célèbre restaurant Da Giovanni, sur la rue Sainte-Catherine à Montréal.

À propos des artistes

Né à Montréal, le peintre Gabriel Bastien (1923-1977) a participé en 1960 à la fondation de l’École professionnelle d’art commercial. Né à Buia (Italie), Andrea Vau (1934-1997) s’est installé Canada au milieu des années 1950 pour y exercer son métier de mosaïste.

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Source : page Info STM du 30 mars 2006

Le 29 janvier dernier, dans le cadre de l’émission télévisée La Quête, un jeune garçon de Boucherville, Joffrey Borgo, partait à l’aventure dans le métro de Montréal. Sa mission: trouver l’immense mosaïque réalisée par son ancêtre, l’artiste d’origine italienne Andrea Vau. Accompagné de son ami Julien, Joffrey visita quelques stations du réseau initial avant de découvrir la fameuse mosaïque sur un quai de la station Sherbrooke. Ils y étaient attendus par une dizaine de parents et amis d’Andrea Vau, qui se firent une joie de partager avec les deux garçons leurs souvenirs de l’artiste décédé en 1997.

Né en 1934 à Buia (Udine), dans la région du Frioul, Andrea Vau a étudié la mosaïque à la prestigieuse école de Spilimbergo. Après avoir travaillé à Milan, au Luxembourg et à Zurich, il fit escale au Canada au milieu des années 1950 avec l’intention de poursuivre sa route jusqu’en Amérique du Sud. Mais comme tant d’autres immigrants, il fut conquis par nos grands espaces et choisit de demeurer ici. «C’était un bel homme, un grand rêveur qui n’a jamais recherché la popularité», nous confie sa compagne, Hélène Bérubé. «Il fallait presque le harceler pour qu’il nous parle de ses œuvres! Il peignait aussi, mais uniquement pour le plaisir. Bref, il était modeste, un peu marginal, mais très travaillant.»

Une belle amitié

Moins populaire que la peinture, la sculpture ou l’art du vitrail, la mosaïque est pratiquement absente des lieux publics comme le métro. Pourtant, on n’ose imaginer tout le travail qui se cache derrière ces immenses collages réalisés le plus souvent à partir d’un dessin ou d’une simple photo. Cet art n’est pas sans nous rappeler les pixels d’un écran d’ordinateur, ces milliers de petits carrés qui parviennent à reconstituer n’importe quelle image. Comparaison d’autant plus valable que la mosaïque est un art plutôt éphémère, des dizaines d’œuvres disparaissant chaque année sous le pic des démolisseurs. Plusieurs mosaïques d’Andrea Vau ont connu ce triste sort, bien qu’on puisse toujours admirer ses œuvres au célèbre restaurant Da Giovanni et, bien entendu, à la station de métro Sherbrooke.

C’est Andrea Vau lui-même qui a offert ses services à Robert LaPalme, coloré caricaturiste à qui le maire Jean Drapeau avait confié le dossier des œuvres d’art du métro. «Pour un homme qui ne se mettait jamais de l’avant, c’est assez surprenant», admet Hélène Bérubé. «Mais Andrea était très fier de son art et tenait à ce qu’il y ait une mosaïque dans le métro. Il a donc pris rendez-vous avec Robert LaPalme et il s’est créé instantanément une grande amitié entre les deux. Monsieur LaPalme adorait l’Italie et pouvait en discuter des heures avec Andrea. Ils étaient vraiment faits pour s’entendre et ils ont été amis jusqu’à la fin. Monsieur LaPalme est décédé trois mois après Andrea, en juin 1997.»

Hommage au Canada français

La mosaïque de la station Sherbrooke a été réalisée sur une période d’environ deux ans à partir d’un dessin original du peintre montréalais Gabriel Bastien (1923-1976). Elle mesure 6,7 mètres de largeur par 6,1 mètres de hauteur et est constituée de marbres vénitiens enrichis d’émaux. La mosaïque a été offerte au métro par la Société nationale de fiducie, l’Économie mutuelle d’assurance et la Société nationale d’assurance, trois créations de la Société Saint-Jean-Baptiste. L’œuvre illustre le premier banquet de la Société en 1834, le défilé et les feux de la Saint-Jean, le Prêt d’honneur aux étudiants, le Monument-National et le patron du Canada français, Saint Jean le Baptiste.

Dévoilée en avril 1969, cette mosaïque a longtemps été la seule de tout le réseau de métro montréalais. C’est seulement l’an dernier qu’une autre mosaïque a fait son apparition dans le métro, cette fois à la station Place-des-Arts. Il s’agit toutefois d’une œuvre abstraite, contrairement à la mosaïque de la station Sherbrooke qui fait référence à plusieurs grands chapitres de notre histoire collective. Et par un heureux concours de circonstances, c’est un modeste artiste d’origine italienne qui a redonné vie à ces scènes typiques de la société canadienne-française d’une autre époque…

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