Sherbrooke (Mario Merola)

Mario Merola

Horizons (1971)

Porphyre
Emplacement : mezzanine

Une murale sphérique de Mario Merola, faite en porphyre orange, enjolive la sortie menant à la Place du Cercle. Ce matériau était autrefois utilisé sur les quais du métro pour avertir les voyageurs de ne pas s’approcher trop près de la voie.

Le saviez-vous?

À la fin des années 1960, Mario Merola a contesté la domination de l’art figuratif dans la galerie d’art du métro de Montréal.

À propos de l’artiste

Né à Montréal en 1931, Mario Merola est un artiste polyvalent, reconnu surtout pour ses œuvres intégrées aux édifices publics. Se démarquant d’autres artistes par la grande variété de ses œuvres, il a su évoluer au fil du temps, tout en créant son propre langage.

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Source : page Info STM du 10 décembre 2002

Artiste polyvalent né à Montréal en 1931, Mario Merola s’est surtout fait connaître par ses œuvres intégrées dans les édifices publics, notamment dans les stations de métro Sherbrooke et Charlevoix. La station Jarry est venue bien près de faire partie de cette liste, mais le destin en a voulu autrement…

Au milieu des années 1960, Mario Merola est approché par Robert LaPalme, directeur artistique de la galerie d’art du métro. Ce dernier lui offre de réaliser à la station Jarry deux murales consacrées aux rois de France et d’Angleterre qui se sont succédés depuis la création de la Nouvelle-France. Merola se souvient: «J’ai grandi dans ce quartier, sur la rue De Châteaubriand. J’aurais aimé interpréter le thème à ma manière, c’est-à-dire de façon abstraite. Mais LaPalme tenait absolument à ce que les œuvres de la galerie d’art du métro soient figuratives.» Il n’y aura donc pas de murales de Mario Merola à la station Jarry.

Président de la Société des artistes professionnels du Québec, Merola conteste la domination de l’art figuratif dans la galerie d’art du métro, une décision prise par LaPalme et le maire Jean Drapeau. Il reçoit l’appui de Marcelle Ferron, de Jordi Bonet et de plusieurs autres artistes. «Nous sommes allés à l’hôtel de ville et nous avons rencontré le maire Drapeau. Nous avons essayé de lui expliquer les choses, mais son idée était arrêtée.» Mario Merola aura l’occasion de se reprendre peu après, dans une autre station et dans d’autres circonstances…

De brique et de porphyre

Au début des années 1970, la Ville de Montréal cède la construction des prolongements du métro à la Communauté urbaine de Montréal et son Bureau de transport métropolitain. La direction artistique de la galerie d’art du métro est désormais confiée aux architectes des stations: l’art abstrait peut enfin s’exprimer dans le métro! À cette époque, la construction de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) impose d’importantes modifications à la sortie ouest de la station Sherbrooke. Invité à participer au projet, Mario Merola fait d’une pierre deux coups en créant une longue murale de brique qui fait le lien entre la station de métro, le hall d’entrée de l’ITHQ et l’extérieur du bâtiment.

Au même moment, du côté est de la station, la Place du Cercle est en construction. Une nouvelle œuvre est commandée à l’artiste, une murale en forme de cercle bien entendu. «Le matériau était intéressant. J’ai rencontré deux Français installés à Montréal, les frères Marre, qui fabriquaient des plaques de porphyre reconstitué. D’ailleurs, ce sont eux qui ont produit les pastilles orangées que l’on retrouve sur certains quais des stations de métro. À l’intérieur de ces grandes plaques de porphyre orangé, il y avait un graphisme que j’ai exploité de diverses façons. Depuis le temps, la couleur de l’œuvre n’a pas changé. C’est un matériau presque éternel.»

Et la lumière fut!

Peu de temps après, Mario Merola participe à la création d’une toute nouvelle station de métro, la station Charlevoix. Pour éviter que cette station très profonde ne soit boudée par les voyageurs claustrophobes, il y ajoute de la lumière en intégrant deux vitraux fortement colorés au puits de ventilation de la station. Ces vitraux de verre antique sont réalisés en étroite collaboration avec le verrier Pierre Osterrath. «À partir des plans de la station, j’ai réalisé une maquette qui a été acceptée. Puis j’ai reproduit sur papier, en grandeur réelle, les deux œuvres dans leurs moindres détails. J’ai présenté le tout à Pierre Osterrath, qui a réalisé le vitrail à partir des couleurs que j’avais choisies.»

Ce qui frappe surtout, dans la production de Mario Merola, c’est la grande variété de ses œuvres. Tout en créant son propre langage, l’artiste a su évoluer au fil du temps. «Je n’ai jamais pris la décision de choisir un style et de le systématiser. J’ai toujours laissé les choses bouger, à mes risques et périls: certaines œuvres peuvent être plus réussies, d’autres moins… Le style, ce n’est pas quelque chose qui s’impose de l’extérieur; c’est quelque chose qui vient s’imposer de l’intérieur de soi-même.»

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