Place-des-Arts (Frédéric Back)

Frédéric Back

Histoire de la musique à Montréal (1967)

Verre peint et fer forgé
Don de la société Steinberg
Œuvre restaurée avec la participation financière du ministère des Transports du Québec
Emplacement : mezzanine est

Cette verrière rend hommage à l’histoire de la musique à Montréal, de l’époque de Jacques Cartier jusqu’à la musique contemporaine. Calixa Lavallée, Guillaume Couture, Alexis Contant et Emma Lajeunesse (la grande Albani) y sont notamment représentés.

Le saviez-vous?

Cette œuvre de Frédéric Back fut la première à être installée dans le métro de Montréal après son inauguration le 14 octobre 1966.

À propos de l’artiste

Né à Sarrebruck (Allemagne), l’illustrateur Frédéric Back (1924-2013) a connu une renommée internationale avec ses films d’animation. Ceux-ci ont reçu plusieurs prix dont deux Oscars, le premier en 1982 pour Crac! et le second en 1987 pour L’homme qui plantait des arbres.

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Source : page Info STM du 12 novembre 2002

Lors de son inauguration le 14 octobre 1966, le métro de Montréal comptait déjà quelques œuvres d’art, dont les fameux cercles de céramique de Jean-Paul Mousseau à la station Peel. Cependant, la première œuvre «officielle» de la galerie d’art du métro n’a été inaugurée que quatorze mois plus tard, le 20 décembre 1967, à la station Place-des-Arts. Cette œuvre, une imposante verrière consacrée à l’histoire de la musique à Montréal, a été réalisée par Frédéric Back, artiste de grand talent qui a connu un succès international avec les films d’animation Crac, L’homme qui plantait des arbres et Le fleuve aux grandes eaux. Voici l’histoire de cette magnifique verrière…

Comme tous les artistes du réseau initial du métro, Frédéric Back a d’abord été contacté par Robert LaPalme, directeur artistique de la galerie d’art du métro. «J’avais participé à la conception des nouveaux décors du restaurant Hélène-de-Champlain. Le maire Drapeau et son ami LaPalme m’ont contacté et m’ont demandé si ce n’était pas possible de faire quelque chose pour la station Place-des-Arts, sur le thème de la musique.» Un sujet idéal pour le maire Drapeau, grand amateur d’opéra, mais aussi pour Frédéric Back: «Mon père était timbalier dans un orchestre. Il m’invitait aux répétitions quand j’étais petit; j’étais assis à côté de lui et cela m’intéressait énormément. Plus tard, je suis allé au conservatoire, où j’ai joué du piano et d’autres instruments... Tout ce qu’on apprend finit par nous servir dans la vie!»

Une œuvre complexe

Déjà fort occupé par son emploi de décorateur à la télévision de Radio-Canada, Frédéric Back a investi des efforts considérables dans la réalisation de sa verrière. «Je me suis beaucoup compliqué la vie. On m’avait demandé un vitrail assez grand consacré à quatre vedettes de la musique à Montréal (Guillaume Couture, Calixa Lavallée, Emma Albani et Alexis Contant), mais je trouvais que c’était injuste de faire un vitrail simplement pour des vedettes... L’histoire musicale de Montréal est une chose qui n’a eu ni commencement ni fin.» Pour reconstituer l’histoire de la musique à Montréal de l’arrivée de Jacques Cartier à la période contemporaine, l’artiste fouille les archives et les bibliothèques de la ville pendant un an. «C’était difficile, parce que personne n’avait encore écrit l’histoire de la musique à Montréal.»

Pour réaliser son œuvre, Frédéric Back choisit la technique de la peinture sur verre, méthode utilisée quelques années plus tôt par l’artiste pour sa verrière à l’hôtel Holiday Inn de Sainte-Foy. La peinture est appliquée sur le verre puis travaillée de manière à obtenir les différents effets recherchés: lettrages, portraits, effets d’architecture, etc. «C’est une méthode de travail qui est très libre, alors que le vitrail antique a des formules plus rigoureuses.» Libre, mais complexe! La verrière de la station Place-des- Arts, illuminée par 105 tubes de néon, est longue de 13,7 mètres et compte des milliers de pièces de verre superposées, enchâssées dans une armature de fer formant des cadres irréguliers.

Bon premier!

Après avoir complété une série de maquettes pour la série télévisée D’Iberville, Frédéric Back prend à l’automne de 1967 un congé sans solde d’un mois pour installer sa verrière à l’extrémité est de la station Place-des-Arts. Il engage des ouvriers pour l’aider et paie de sa poche les assurances ainsi que les plaques de bronze qui identifient l’œuvre. «Ce fut vraiment une année un peu folle, c’était énormément de travail. À la fin, il ne me restait que 3 000 dollars, juste de quoi m’acheter une automobile d’occasion.» Décidément, le mécénat a ses limites! Lors de la construction des prolongements du métro, ce mode de financement sera remplacé par une formule plus équitable, celle du «un pour cent», où le coût de l’œuvre correspond à environ un pour cent du coût total de la station.

Malgré toutes ces péripéties, Frédéric Back fut le premier artiste du métro à terminer l’œuvre qui lui avait été commandée. Aujourd’hui, il conserve un souvenir mitigé de cette expérience: «Cette galerie d’art du métro était une bonne idée. Il y a plusieurs œuvres très réussies, qui font du métro autre chose qu’un lieu de passage. Toutefois, les conditions n’étaient pas très intéressantes... C’était vraiment un travail acharné. Une fois que c’est terminé, on voit des choses qui auraient pu être réalisées de manière plus simple.» Trente-cinq ans après son inauguration, la verrière de Frédéric Back est toujours aussi spectaculaire. Tout comme les films d’animation de l’artiste, qui ont remporté de nombreux prix à travers le monde, y compris deux Oscars aux prestigieux Academy Awards.

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