Le projet biobus a permis une réduction des émissions de CO2 de l’ordre de 1 300 tonnes sur le territoire de l’île de montréal

Communiqué

Le projet biobus a permis uneréduction des émissions de CO2 de l’ordre de 1 300 tonnes sur le territoire de l’île de montréal

Montréal, le 27 mai 2003 – En présence du ministre québécois de l’Environnement, M. Thomas J. Mulcair, de Madame Mimi Breton, Directrice générale d’Environnement Canada – région du Québec, les partenaires du projet BIOBUS présentaient ce matin les constats et les conclusions tirés du projet de démonstration et d’évaluation du biodiésel à la Société de transport de Montréal (STM). Le projet d’une durée d’un an s’est terminé à la fin mars dernier.

Le projet BIOBUS a permis de démontrer en conditions réelles d’exploitation, que l’utilisation du biodiésel est viable dans une région comme Montréal où le climat peut atteindre jusqu’à – 30 °C en hiver et qu’il est possible d’approvisionner en continu une société de transport en commun de la taille de la STM. Le projet a également mesuré les impacts économiques et environnementaux liés à l’utilisation de ce carburant fabriqué à partir d’huiles végétales ou de graisses animales non comestibles récupérées et recyclées.

L’impact de l’utilisation du biodiésel par les sociétés de transport urbain sur les émissions annuelles de dioxyde de carbone (CO2) est probant. En effet, l’utilisation du B5 et du B20 (5 ou 20 % de biodiésel ajouté à 95 ou 80 % de pétrodiésel) dans le cadre du projet a permis une réduction de l’ordre de 1 300 tonnes de CO2 pour les 155 autobus du centre de transport (CT) Frontenac participant au projet BIOBUS. À titre indicatif, si du B20 avait été utilisé durant une année pour tous les autobus du CT Frontenac, la réduction des émissions annuelles de CO2 aurait été de 2 100 tonnes. Elles auraient été de 22 000 tonnes pour l’ensemble de la STM, de 42 000 tonnes si toutes les sociétés de transport urbain du Québec utilisaient du B20 et de 171 500 tonnes pour l’ensemble du Canada. Par sa contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), le biodiésel est un carburant de remplacement de premier choix pour le transport en commun.

Compte tenu de son ampleur, le projet BIOBUS a été l’initiative la plus importante en son genre en Amérique du Nord. Il a ouvert la voie à une vision plus écologique des transports en commun et sert aujourd’hui de vitrine pour les sociétés de transport et les utilisateurs des services.

Des partenaires engagés dans le transport durable
Les fonds que le gouvernement du Canada a consacrés à ce projet provenaient de Développement économique du Canada (DÉC) et du volet Mesures d'action précoce en matière de technologie (TEAM) du Fonds d'action pour le changement climatique (FACC). " L'initiative fait partie de la stratégie du gouvernement du Canada visant à promouvoir des projets concrets susceptibles de réduire considérablement nos émissions de gaz à effet de serre ", a déclaré Mimi Breton, qui a assisté à l'événement au nom de Herb Dhaliwal, ministre des Ressources naturelles du Canada, de David Anderson, ministre de l'Environnement du Canada, et de Claude Drouin, secrétaire d'État responsable de Développement économique Canada " Le projet a contribué à évaluer les avantages environnementaux, économiques et sociaux liés à l'introduction du biodiesel au Canada et a favorisé la venue des carburants renouvelables, comme le biodiésel, sur les marchés ".

Au Québec, six ministères et organismes gouvernementaux intéressés par le projet BIOBUS lui ont donné leur appui financier. Il s’agit des ministères de l’Environnement, des Transports, des Affaires municipales, du Sport et du Loisir, du Développement économique et régional, des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs, ainsi que de l’Agence de l’efficacité énergétique du Québec.

Comme l’a souligné le ministre Thomas J. Mulcair, ce projet aura permis de démontrer la capacité du biodiésel à réduire les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants atmosphériques, à valoriser des matières résiduelles provenant de l’industrie agroalimentaire, ainsi qu’à favoriser la transition des combustibles fossiles vers des sources d’énergie propres. "Le projet s’inscrit donc dans la mise en œuvre du Plan d’action québécois sur les changements climatiques, dans une perspective de transport durable et il contribue aussi à l’atteinte des objectifs de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008 " a-t-il conclu.

Des partenaires montréalais heureux des résultats du projet
Le projet a vu le jour grâce à l’initiative de l’Association canadienne des carburants renouvelables (ACCR) et la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec (FPCCQ). " L’un des buts de l’utilisation du biodiésel, a déclaré M. Denis Couture, président de la FPCCQ, est de fournir de nouveaux carburants moins polluants et moins nocifs pour l’environnement à partir d’huiles végétales et de sous-produits de l’industrie agroalimentaire, représentant de nouveaux marchés pour les producteurs du secteur des oléagineux et des éleveurs de bétail ".

C’est la société Rothsay – Laurenco de Ville Sainte-Catherine, une filiale du Groupe Aliments Maple Leaf qui se spécialise dans le recyclage des résidus agroalimentaires, a produit et approvisionné la STM en biodiésel pur pour la durée du projet. Comme l’a déclaré M. Claude Bourgault, directeur pour le Québec, " Les résultats du projet BIOBUS amènent la compagnie à envisager de produire du biodiésel sur une base industrielle à son usine de Ville Sainte-Catherine ".

De son côté, la Société de Transport de Montréal a fourni les 155 autobus du Centre de transport Frontenac qui ont servi à l’expérimentation du biodiésel en conditions réelles d’utilisation. Comme l’a déclaré M. Claude Dauphin, président du conseil d’administration de la STM : " En plus d’être performant dans nos conditions climatiques difficiles, le biodiésel réduit considérablement les émissions de GES rejoignant ainsi les objectifs de la ratification du Protocole de Kyoto. Nous sommes conscients que de tels résultats encourageront les gouvernements à accorder les appuis nécessaires pour que l’utilisation du biodiésel dans autobus devienne une réalité ".

Rappelons que le projet de démonstration a nécessité l’utilisation de 550 000 litres de biodiésel pur – 24 % d’origine végétale, 28 % d’origine animale et 48 % à base d’huiles de friture – mélangés à des concentrations de 5 et de 20 % (soit le B5 et le B20) dans du pétrodiésel. L’approvisionnement des autobus a débuté en mars 2002, pour se terminer en mars 2003.

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