Montréal, le 28 février 2003 ; La Société de transport de Montréal reçoit avec certaines réserves les conclusions du rapport de

Communiqué

La STM aurait souhaité que la Commission Nicolet
fasse le choix du transport en commun

Montréal, le 28 février 2003 – La Société de transport de Montréal reçoit avec certaines réserves les conclusions du rapport de la Commission de consultation sur l’amélioration de la mobilité entre Montréal et la Rive-Sud présidée par M. Roger Nicolet. Le président du conseil d’administration, M. Claude Dauphin, est d’avis que la Commission "favorise théoriquement l’utilisation du transport en commun, mais que dans les faits, elle propose une augmentation de la capacité autoroutière. Ce faisant, elle ne valorise pas la mise en place d’un ensemble de solutions cohérentes, convergentes et coordonnées pour réussir à changer la mobilité et à assurer un développement durable, comme l’avait recommandé la STM".

En effet, lors de la présentation de son mémoire, la STM a expliqué que l’ajout d’un pont ou de toute autre voie de circulation routière ne constituait pas une solution, car elle ne ferait que repousser le problème. "Améliorer la mobilité n’est pas une solution; il faut la changer. Il ne suffit plus d’adapter le réseau à nos besoins, il faut changer nos modèles d’aménagement urbain. Il faut donc modifier nos façons de nous déplacer et d’utiliser les infrastructures existantes afin de transformer ce lieu d’échanges qu’est la ville", avait-elle précisé.

Construire des ponts, c’est ce que nous faisons depuis 50 ans
En effet, dans son mémoire, la STM rappelait que "construire des autoroutes et des ponts afin de répondre à une hausse des déplacements réelle ou anticipée vers Montréal, c’est ce que nous faisons depuis plus de 50 ans et pourtant, le problème n’est toujours pas réglé. Plusieurs études ont démontré que, même à population constante, une hausse de capacité du transport routier s’accompagne inévitablement d’une augmentation du volume de circulation, rendant à moyen terme cette hausse de capacité caduque".

La STM avait indiqué aussi que la construction du métro dans les années 1960 et de ses premiers prolongements au milieu des années 1970 n’avait pratiquement pas eu d’effet sur la fréquentation du transport en commun, puisque cette période coïncidait avec la mise en place d’importants projets de développement du réseau routier, soit le Pont Champlain en 1962, le Tunnel Louis-Hippolyte Lafontaine en 1967 et l’autoroute Ville-Marie en 1973.

Le transport en commun : un choix qui s’impose
M. Dauphin a rappelé que malgré les hausses récentes de l’achalandage, la part modale du transport en commun dans la région de Montréal est passée de 23 % à 17 % entre 1987 et 1998, et que ce résultat est le fruit d’une tendance lourde qui existe depuis le début des années 1950.

"Pour freiner cette tendance, il faut faire des choix en faveur du transport en commun et non de l’automobile qui ne cesse de gagner des parts de marché. C’est pourquoi, la STM aurait souhaité que le rapport de la Commission Nicolet prenne résolument parti pour le transport en commun et pour son développement."

"Nous aurions souhaité également que les conclusions du mémoire soient conséquentes avec les engagements que le Québec a pris concernant la mise en œuvre du protocole de Kyoto. Le transport en commun offre une alternative valable et peut contribuer grandement à l’atteinte des objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Mais, pour ce faire, il faut assurer d’abord le maintien de ses infrastructures et assurer la pérennité de son financement", a conclu M. Dauphin.

Rappel des recommandations faites par la STM

  • Maintenir les acquis du réseau actuel et d’en assurer l’entretien en investissant dans le renouvellement et la modernisation des équipements et du matériel roulant;
  • Maximiser l’utilisation des infrastructures de transport actuelles, par exemple en utilisant la réserve de capacité sur la ligne 4-jaune qui dessert Longueuil;
  • Stabiliser le financement de l’exploitation du transport en commun et de soutenir son développement pour assurer le financement des infrastructures et des coûts d’exploitation engendrés par l’accroissement de l’achalandage;
  • Mettre en place un programme de gestion de la demande en privilégiant des mesures qui augmentent le coût d’utilisation de l’automobile comme : hausse de la taxe sur l’essence, instauration d’une politique de stationnement intégrée régionalement, imposition d’une taxe sur le stationnement de longue durée, protection des stationnements sur rue pour les résidents, tarification à l’usage des infrastructures routières, etc.
  • Offrir, en parallèle, des alternatives en transport en commun aux automobilistes, par exemple, en privilégiant les projets de prolongements de métro, en développant un système léger sur rails, en implantant des mesures préférentielles pour les autobus sur les axes prioritaires et en favorisant la mise en place de taxis collectifs ou de minibus dans des secteurs moins bien desservis.

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