Berri-UQAM (Pierre Gaboriau et Pierre Osterrath)

Pierre Gaboriau et Pierre Osterrath

Hommage aux fondateurs de la ville de Montréal (1969)

Verre antique, époxy et acrylique
Don de l’Union régionale de Montréal des Caisses populaires Desjardins
Emplacement : quais de la ligne verte

Cette verrière fait foi du passé, du présent et du futur de Montréal, ville fondée en 1642. Elle rend un hommage particulier à Jérôme Le Royer de La Dauversière, Jeanne Mance et Paul Chomedey de Maisonneuve.

Le saviez-vous?

Trois étages d’échafaudages ont été nécessaires pour installer cette œuvre alors que le métro était en opération.

À propos des artistes

Né à New York en 1935, le peintre Pierre LaPalme a choisi le pseudonyme de Gaboriau pour se démarquer de son père, Robert LaPalme. Né en Hony (Belgique) en 1939, Pierre Osterrath a émigré au Québec en 1953 et a poursuivi la tradition familiale de l’art du verre.

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Source : page Info STM du 17 mai 2005

Né en Belgique en 1939, le verrier Pierre Osterrath est un habitué du métro de Montréal. On retrouve ses œuvres dans trois stations: Berri-UQAM, Charlevoix et Du Collège. Il faut dire que chez les Osterrath, on est verriers depuis quatre générations! C’est en 1953 que la famille de l’artiste débarquait au Québec, bien déterminée à faire sa marque ici. «Le Québec nous attirait beaucoup. On y parlait français et tout était à faire… À l’époque, les immigrants non fortunés devaient s’engager sur une ferme durant deux ans. Mon père, Jose, un ancien officier dans la cavalerie belge, s’est lancé dans l’élevage des chevaux à Coteau-du-Lac. Après ce stage de deux ans, il a repris son travail de verrier. Puisqu’il n’était pas très habile à couper le verre, il m’a demandé de l’assister. J’ai essayé et je n’ai jamais arrêté!»

Vers 1960, Pierre Osterrath quitte l’entreprise paternelle. En 1967, il fonde son propre atelier. «Lorsque j’ai commencé à travailler avec mon père, en 1955, 90 % des vitraux étaient importés d’Europe et on n’en retrouvait que dans les églises. Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard qu’on a commencé à les intégrer aux bâtiments commerciaux et institutionnels. Mes premières œuvres d’art public furent réalisées pour l’Université d’Ottawa et l’Aéroport John-F.-Kennedy de New York, en collaboration avec Jordi Bonet. Étant natif d’Europe, je désirais avant tout découvrir l’âme québécoise. C’est pourquoi j’ai travaillé avec la plupart des grands artistes québécois de l’époque: Alfred Pellan, Jean-Paul Mousseau, Claude Théberge, Fernand Leduc, Marcelle Ferron, Frédéric Back, etc.»

Une expérience enrichissante

En 1968, peu après l’ouverture de son atelier, Pierre Osterrath réalise une immense verrière pour la station de métro Berri-de Montigny (aujourd’hui Berri-UQAM). «C’est Marcel Goethals, le promoteur de l’art dans le métro, qui m’a approché. Le projet original comportait deux vitraux, un au tympan est et un autre au tympan ouest. Finalement, seule la verrière du tympan est a vu le jour. On m’a demandé de travailler avec le peintre Pierre Gaboriau, le fils du conseiller artistique du métro, Robert LaPalme. Le moins que l’on puisse dire, c’est que leur relation n’était pas harmonieuse! C’est pourquoi le fils s’est amusé à placer toutes sortes d’éléments hétéroclites dans son œuvre, uniquement pour choquer son père…»

Le résultat final est impressionnant. L’œuvre de 6,4 m de large et de 7 m de haut, intitulée Les fondateurs de Montréal, illustre le passé, le présent et l’avenir de la ville fondée en 1642 par Jérôme Le Royer de la Dauversière, Jeanne Mance et Paul Chomedey de Maisonneuve. «Cela m’a pris environ six mois pour réaliser la verrière à partir de la maquette soumise par Gaboriau. Je me suis occupé à peu près de tout: l’armature de soutien, l’ancrage dans le béton, l’éclairage, etc. Tout ceci a été installé au-dessus des rails, durant l’exploitation du métro. Trois étages d’échafaudages ont été nécessaires afin de pouvoir installer toutes les pièces de l’œuvre. Et surtout, absolument rien ne devait tomber sur la voie! Bref, ce fut une expérience fantastique qui m’a permis de découvrir de multiples facettes du métier. Après, plus rien ne me faisait peur!»

Deux autres stations

Quelques années plus tard, Pierre Osterrath collabore avec l’artiste Mario Merola à la réalisation de deux verrières multicolores pour la station Charlevoix. Puis, au début des années 1980, c’est au tour de la station Du Collège, cette fois avec l’artiste Lyse Charland-Favretti et l’architecte Gilles Bonetto. «Contrairement aux deux stations précédentes, ce fut un véritable travail d’intégration. Avant même que la station ne soit conçue, l’architecte et moi avons discuté de ce que nous pourrions faire. À cause du nom et de l’emplacement de la station, Gilles voulait que l’œuvre ait un aspect didactique. C’est pourquoi chaque verrière a été réalisée avec une technique différente. J’ai partagé le travail avec Lyse: elle a conçu deux verrières et moi trois. Celles-ci sont situées dans la partie nord de la station.»

Avec plus de 300 000 pieds carrés de verrières à son actif, Pierre Osterrath occupe une place importante dans le domaine de l’art au Québec. Professeur à la retraite de l’École des arts visuels de l’Université Laval, il marie désormais la sculpture à l’art du verre, comme en fait foi l’œuvre qu’il a réalisée en 2002 pour le Théâtre de la Bordée, à Québec. «Par mon travail, j’embellis des lieux. Même si les gens ne savent pas que je suis le créateur de l’œuvre, ce n’est pas important! J’ai toujours été enchanté de réaliser des œuvres dans le métro, car je savais qu’elles allaient être vues par des dizaines de milliers de personnes. Ce qui m’a toujours intéressé comme artiste, ce sont la transparence, la lumière et l’harmonie des couleurs. En fait, tous les verriers sont des coloristes nés.»

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