Place-Saint-Henri (Julien Hébert)

Julien Hébert

Bonheur d’occasion (1980)

Brique vernissée
Emplacement : mezzanine

L’artiste a enrichi la mezzanine de la station d’une murale faite de briques vernissées et colorées, intitulée Bonheur d’occasion. Cette murale réfère au roman du même titre de Gabrielle Roy et au quartier Saint-Henri que l’auteure y a décrit dans les années 1940.

Le saviez-vous?

L’artiste a demandé la permission à Gabrielle Roy d’utiliser le titre de son roman, ce qu’elle a accepté de grand cœur.

À propos de l’artiste

Né à Rigaud, Julien Hébert (1917-1994) a marqué l’histoire du design industriel au Canada dans la seconde moitié du vingtième siècle. Sa création la plus célèbre est sans contredit le symbole de l’Exposition universelle de 1967, reproduit dans le monde entier.

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Place-Saint-Henri (Julien Hébert)   Place-Saint-Henri (Julien Hébert)   Place-Saint-Henri (Julien Hébert)   Place-Saint-Henri (Julien Hébert)

Né à Rigaud, Julien Hébert (1917-1994) a marqué l’histoire du design industriel au Canada dans la seconde moitié du vingtième siècle. Sa création la plus célèbre est sans contredit le symbole de l’Exposition universelle de 1967, reproduit dans le monde entier. Il remporta plusieurs prix prestigieux, dont la Médaille de l’Académie royale des arts du Canada en 1968 et le prix Paul-Émile Borduas du gouvernement du Québec en 1979. Il collabora également à la réalisation de plusieurs projets architecturaux, dont les pavillons du Québec et du Canada pour l’Exposition universelle de 1970 à Osaka (Japon) et la station Place-Saint-Henri du métro de Montréal.

Lors de votre prochaine visite dans cette station, observez attentivement le mur au fond de la mezzanine. Vous y découvrirez une série de briques multicolores formant les mots Bonheur d’occasion. Cette murale du designer Julien Hébert rend hommage au célèbre roman écrit par Gabrielle Roy (1909-1983) et qui décrit le modeste quartier Saint-Henri des années 1940. Avant de réaliser cette murale, Julien Hébert a tenu à présenter son projet à la romancière. Voici sa réponse, tirée des archives de la STM.

Québec, le 28 février 1976

Monsieur Julien Hébert
430, rue Bonsecours
Montréal

Monsieur,

Je n’ai pas besoin de vous dire, n’est-ce pas, que j’ai lu votre lettre avec un étrange serrement de cœur. Cette idée de faire émerger de la paroi rougeâtre de la station de métro Saint-Henri, le titre de mon roman, Bonheur d’occasion, en lettres émaillées, me paraît ingénieuse, originale, très heureuse en somme, et, il va sans dire, qu’elle me touche profondément. Je souhaiterais qu’elle touche pareillement les foules, vous le méritez par votre trouvaille et le sentiment de respect pour notre culture dont elle témoigne.

Alors que j’essayais de me représenter votre murale, voici que les yeux clos, je me suis revue, jeune fille, au temps où dans un manteau trop mince, j’affrontais souvent les vents glacés de cette place et de ses alentours, pour m’imprégner de l’atmosphère des lieux et des vies que je désirais raconter avec le plus de fidélité possible. Puis, revenue au présent, j’ai vu combien la vie nous ménage de surprises même au-delà de l’imagination la plus osée, car celle que vous me faites est presque le roman d’un roman... c’est-à-dire, au fond, une sorte d’exaltation merveilleuse du vrai.

Je vous souhaite le plus grand succès possible dans la réalisation de ce projet qui doit être unique, n’est-ce pas, au pays? Bien entendu, j’accepte d’y participer en vous cédant «mon» titre de grand cœur. Je serais heureuse de voir l’esquisse, soit que vous veniez à Québec me la montrer, soit que je puisse un de ces jours me rendre à Montréal.

Je vous prie d’accepter, monsieur, l’expression de ma cordiale sympathie.

Gabrielle Roy

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