Yvon Proulx
Dessins suspendus (2009)
Acier inoxydable
Programme d’intégration des arts à l’architecture du gouvernement du Québec
Emplacement : édicule est
Trois rosaces aux volumes ajourés tracent au plafond de l’édicule des rayons qui flottent comme des nénuphars sur l’eau calme. Faux nuages aux allures végétales, grandes mains ouvertes aux doigts tranquilles, ces dessins suspendus empruntent leurs gestes à la nature.
Le saviez-vous?
La station Cartier a été construite à proximité d’un marigot (ancien bras de rivière), d’où l’inspiration de l’œuvre.
À propos de l’artiste
Né à Saint-Georges-de-Windsor en 1954, Yvon Proulx réalise des œuvres d’art public depuis la fin des années 1980. Scénographe, décorateur et accessoiriste pour le théâtre, il s’intéresse également à l’art éphémère in situ, qu’il pratique à la campagne.
Source : page Info STM du 5 janvier 2010
L’aménagement d’un édicule secondaire à la station Cartier a eu un avantage supplémentaire pour les clients: l’ajout d’une nouvelle œuvre à la fameuse galerie d’art du métro. «Faux nuages aux allures végétales, grandes mains ouvertes aux doigts tranquilles, trois rosaces aux volumes ajourés tracent au plafond de l’édicule des rayons qui flottent comme des nénuphars sur l’eau calme. Dans un jeu de formes et de lignes courbes, ces dessins suspendus empruntent leurs gestes à la nature. Une joyeuse ronde en éventail domine ainsi l’escalier: que l’on monte ou que l’on descende, une multitude d’enchevêtrements naissent de notre déplacement. Les nervures entrelacées se meuvent à notre rythme, elles bougent et se multiplient sous notre regard et les pétales surgissent au moindre rayon de lumière.» Voilà comment l’artiste Yvon Proulx décrit son œuvre, intitulée Dessins suspendus.
L’œuvre de la station Cartier a été réalisée dans le cadre de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics. À partir du fichier des artistes du programme, un comité a sélectionné trois artistes et leur a demandé de proposer une œuvre pour la station. Pour Yvon Proulx, dont le projet a finalement été retenu, la surprise a été totale. «Je n’avais jamais pensé qu’on me demanderait un jour de réaliser une œuvre pour le métro! Ce fut tout un défi. Comme j’ai déjà réalisé des scénographies, des décors et des accessoires pour le théâtre, je crois que c’est ce côté de moi qui est intervenu. Pas le côté spectacle, mais le côté présentation au public.»
L’esprit de la rivière
Situé dans le parc des Libellules, non loin de la rivière des Praries, l’édicule secondaire de la station Cartier offrait des possibilités intéressantes à l’artiste. «L’architecte nous a demandé de travailler à partir du plafond, au-dessus de l’escalier fixe. Il nous a aussi demandé d’utiliser l’acier inoxydable et, si possible, un éclairage. On m’a expliqué que là où se trouve la station, il y avait autrefois un marigot, un bras de rivière. Pour les gens qui habitent ce secteur, l’esprit de la rivière est omniprésent. D’où les notions de nénuphars, de rosaces, de bras calmes, de demi-fleurs, de faux nuages… Avec l’éclairage, les lignes d’acier sont multipliées, créant un effet de broderie. Quant aux tiges descendantes, elles rappellent les pistils d’une fleur.»
Yvon Proulx fait partie d’une équipe de cinq techniciens-artisans qui réalise des sculptures pour d’autres artistes. Bien entendu, c’est cette équipe qui a réalisé son œuvre pour la station Cartier. «Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour réaliser l’œuvre: trois mois environ… Tout s’est fait rondement. J’ai vu d’autres œuvres du métro, mais pas pour les étudier ou m’en inspirer. Chaque cas est particulier et lorsqu’on s’adresse à nous pour créer une nouvelle œuvre, c’est à nous de respecter notre travail et de l’intégrer à l’architecture. Mon plus grand défi a été la transposition des matériaux: essayer de conserver la légèreté, la transparence et la poésie de mes œuvres en sous-bois pour cette œuvre en acier inoxydable dans le métro.»
À propos de l’artiste
Né en 1954 à Saint-Georges-de-Windsor, dans les Cantons-de-l’Est, Yvon Proulx réalise des œuvres d’art public depuis la fin des années 1980. Plus récemment, il a réalisé de nombreux travaux in situ dans la nature. «Je choisis un site intéressant et j’y crée directement mon œuvre. J’utilise en multitude des bâtonnets de bambou que je pique sur le corps de différents objets déjà existants (chaise, bureau, tronc d’arbre) pour leur donner des profils surdimensionnés, pour déformer leurs arêtes ou leurs contours par des excroissances ajourées.»
«Avec ces nombreuses tiges de bois piquées les unes contre les autres se crée tout un réseau d’interstices où la transparence autant que la matière viennent diviser l’espace comme les dents d’un peigne. On a alors l’impression qu’un dessin léger, en trois dimensions, se construit à partir de traits multipliés, entrecroisés, drus comme un hérisson à travers lequel passe la lumière. Il arrive aussi que des objets nouveaux, des formes improbables surgissent du simple amoncellement de brindilles. Alors apparaissent des touffes, des volumes, des sphères comme autant de champignons, d’épis ou de chardons.»