Journées de la culture 2017

Culture souterraine: les stations de la ligne bleue

Avec des photos de Julien Perron-Gagné

Le métro de Montréal est reconnu mondialement pour la qualité architecturale de ses stations et ses nombreuses œuvres d'art. Et vous? Connaissez-vous bien votre métro? Et surtout, avez-vous visité les 12 stations de la ligne bleue, la moins connue du réseau mais aussi la plus spectaculaire? Dans le cadre des Journées de la culture 2017, nous avons offert des visites commentées de ces stations.

Vous n'avez pu participer à ces visites? Pas de problème! Découvrez par vous-même les stations de la ligne bleue, sur place ou dans les sections qui suivent!

Architectes: LeMoyne & Associés
Artistes: Marcelin Cardinal, Charles Lemay, Lauréat Marois & Normand Moffat
Ouverture: 1986

Les deux édicules de la station Saint-Michel sont implantés de part et d’autre du boulevard du même nom, à l’angle de la rue Shaughnessy, légèrement au nord de la rue Jean-Talon. Terminus est de la ligne bleue, la station comprend, dans l’édicule principal, un volume de deux étages abritant les espaces d’attente et tous les locaux techniques requis pour le poste électrique de district. L’édicule secondaire rejoint le grand volume par un corridor traversant en sous-sol le boulevard Saint-Michel. Le volume intérieur apparaît tel un grand cube regroupant les escaliers en son centre. Les murs sont recouverts de blocs carrés en argile; juxtaposé à la maçonnerie de même format, le bloc de verre est utilisé pour créer des jeux de lumière aux édicules, ainsi que des surfaces transparentes aux différents paliers. L’éclairage du volume intérieur est incorporé à une galerie métallique, créant un effet original.

Architectes: Paul G. Brassard & Walter Warren
Artiste: Eddy Tardif
Ouverture: 1986

La station D’Iberville dessert un quartier majoritairement résidentiel. Les voyageurs accèdent à la station soit par l’édicule principal sis à l’intersection nord-est des rues Jean-Talon et D’Iberville, soit par l’édicule secondaire situé au coin sud-ouest des rues Jean-Talon et Louis-Hébert. Bases de béton, murs de brique et fenestration surmontée de corniches en béton définissent l’architecture des édicules nord et sud. En plus du béton, la brique et l’aluminium anodisé composent les murs. Le granit sert de revêtement aux planchers des édicules; de la tuile céramique, dans des tons de brun, pare les quais. Formés d’éléments de béton polymère, des bancs disséminent des taches de couleur.

Architectes: Bruno Bédard & Raimondo Averna
Artiste: Jean-Noël Poliquin
Ouverture: 1986

Sise sous la rue Jean-Talon, entre les rues Fabre et Papineau, la station Fabre offre deux accès, soit un à chaque extrémité. La station se trouve à proximité d’un hôpital et de certains édifices à bureaux. De plus, elle dessert un quartier résidentiel de densité moyenne. Implantée à environ 13 mètres de profondeur, sa partie centrale a été exécutée en tunnel dans le roc. Les accès, de même que la presque totalité du transept ouest, ont été réalisés à ciel ouvert. De grands dégagements avec plafonds en caissons de béton constituent les deux mezzanines que des escaliers mécaniques relient à chaque édicule. Des panneaux de béton polymère servent de revêtement mural, présentant un élément dynamique en ce qui a trait aux formes et au choix des couleurs.

Architectes: Duplessis, Labelle & Derome; Gilbert Sauvé (Bureau de transport métropolitain)
Artistes: Judith Bricault Klein; Yann Pocreau; Gilbert Sauvé
Ouverture: 1966 (ligne orange); 1986 (ligne bleue)

Desservant la ligne orange depuis l’ouverture du métro en 1966, la station Jean-Talon est devenue en 1986 un lieu de correspondance avec la ligne bleue, qui la croise par ses quais à niveaux superposés sis à respectivement 18 et 24 mètres depuis le sol. Deux grands volumes ont été aménagés de part et d’autre des quais de la ligne orange afin d’assurer la correspondance entre les deux lignes, ainsi que l’accessibilité aux sorties présentes avant 1986 et au corridor menant vers l’édicule près de la rue Saint-Hubert. Les deux volumes comportent trois niveaux de planchers ouverts par des percées visuelles, assurant au voyageur une meilleure orientation. Les corridors construits en tunnel dans le roc épousent la forme voûtée usuelle. Les planchers sont revêtus d’un carrelage aux coloris identifiant la ligne de métro adjacente; aux amorces des escaliers, les jeux de coloris annoncent la prochaine ligne.

Architecte: Paul Goyer
Artiste: Jean-Charles Charuest
Ouverture: 1986

La station De Castelnau se trouve dans un quartier à caractère mixte, commercial et résidentiel, à densité moyenne. Le quartier présente certains centres d’attraction, dont le marché Jean-Talon et le parc Jarry. Deux édicules accueillent les voyageurs, l’un au coin sud-ouest de l’intersection De Castelnau et Saint-Laurent et l’autre au coin nord-est de cette même intersection, intégré à un édifice existant. L’édicule principal présente une architecture dégagée visuellement par de grandes surfaces vitrées. Ce concept visuel est prolongé vers les quais grâce à un escalier libre, totalement dégagé des murs environnants. En s’engageant dans l’escalier, les voyageurs entrevoient déjà le niveau des quais. Le travertin et une brique de couleur s’y harmonisant ont été utilisés pour les revêtements muraux. Les planchers sont ornés de tuile céramique dans des tons de brun et terra-cotta.

Architectes: Blouin, Blouin & Associés
Artistes: Huguette Desjardins; Claire Sarrasin
Ouverture: 1987

La station Parc est située au nord de la rue Jean-Talon, sous l’avenue Ogilvy. Elle a été intégrée à l’ancienne gare Jean-Talon, inaugurée en 1931. L’attrait majeur de la station consiste en un puits de lumière triangulaire à effet kaléidoscopique. Cet œil ouvert sur le ciel, les arbres, les couleurs et les saisons est situé de façon telle qu’il puisse être apprécié aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur, auquel il apporte la richesse et la vie que constitue la lumière du jour. La structure de la voûte principale, construite à ciel ouvert, exprime le caractère souterrain du bâtiment. Elle répète les formes courbes des tunnels et des stations creusées dans le roc. L’éclairage standard est incorporé dans les poutres. Les sols sont de grès cérame d’un gris chaud uniforme, tandis que les marches d’escalier sont en granit.

Architectes: Henri Mercier, Pierre Boyer-Mercier & Patrice Poirier
Artistes: Jean Mercier; Météore Design; Michel Morelli
Ouverture: 1988

La station Acadie est située au coin du boulevard de l’Acadie et de l’avenue Beaumont, où deux édicules permettent aux voyageurs d’y accéder. Entièrement réalisée de béton et garnie de granit noir, de calcaire et de porcelaine émaillée, cette station met l’accent sur la venue impromptue de la lumière tout au long du parcours emprunté par le voyageur. Des puits de lumière surgissent au-dessus de lui à divers endroits et lui servent même de guides pour le conduire jusqu’aux quais ou pour le diriger vers la sortie. Ces puits ponctuent d’expériences visuelles diverses le séjour du voyageur dans la station. Au long de sa marche, il chemine dans des zones puis, sans avertissement, la lumière du jour jaillit devant lui et donne vie à cet univers de béton. Pour amener un contraste dans cet univers fonctionnel, des panneaux en porcelaine émaillée donnent ici et là une note vive au décor.

Architectes: Dupuis, Chapuis & Dubuc
Artiste: Gilbert Poissant
Ouverture: 1988

L’édicule de la station Outremont se trouve sur l’avenue Van Horne, au coin de l’avenue Wiseman. Véritable rue intérieure, cette station se définit par l’enchaînement rythmé de son mobilier urbain que composent les bancs, les accessoires et le lampadaire, don de l’ancienne Ville d’Outremont. Ainsi, par une répétition de formes géométriques simples, un lien s’établit de l’édicule jusqu’aux quais par l’immense puits de lumière, dont la clarté accompagne le voyageur durant tout son cheminement. La circulation s’inscrit dans une succession de lignes courbes et une économie maximale de pas est permise par la faible profondeur des quais, qui sont situés à 14 mètres sous le niveau de la rue. Tous les sols de la station sont recouverts de dalles de granit rose, tandis que ses murs sont recouverts de blocs de verre, de béton et d’argile.

Architecte: Patrice Gauthier (Bureau de transport métropolitain)
Ouverture: 1988

C’est à l’intersection du boulevard Édouard-Montpetit et de l’avenue Vincent-D’Indy qu’est située la station Édouard-Montpetit. L’édicule sud de la station permet un accès direct au Stade d’hiver ainsi qu’une liaison avec le Centre d’éducation physique et des sports de l’Université de Montréal (CEPSUM). Deux édicules vitrés aux courbes harmonieuses s’offrent aux voyageurs qui veulent se rendre au métro. Comme le terrain environnant les édicules est densément construit, on a utilisé des lignes architecturales très sobres, des murs de verre et un traitement paysager à ras le sol pour perturber le moins possible l’équilibre urbain existant dans ce quartier. L’architecte propose une polychromie de tons de rose partout dans l’aménagement intérieur de la station. Ainsi, les murs sont faits de plaques préfabriquées à base de quartz dans un dégradé de rose: rose-rouge au bas s’atténuant graduellement vers le blanc-rosé au haut.

Architecte: André Léonard (Bureau de transport métropolitain)
Artiste: André Léonard
Ouverture: 1988

La station Université-de-Montréal est située sur le campus de l’Université de Montréal, en bordure du boulevard Édouard-Montpetit et à l’entrée du trottoir roulant qui mène à l’université. Orienté vers le boulevard Édouard-Montpetit, l’accès principal est aménagé dans la pente naturelle du terrain, dans le but de se fondre avec le paysage. Un accès secondaire est situé à l’extrémité ouest de la station, au coin des avenues Lacombe et Louis-Colin. Une passerelle surplombe les quais dans la partie ouest de la station afin de relier l’édicule secondaire et la mezzanine. Un puits de lumière, épousant la même orientation que le talus existant, vient agrémenter le centre de la station. Tous les éléments de béton apparent ont été passés au jet de sable. À l’intérieur, le revêtement mural est composé de blocs d’argile du Québec. Les planchers sont recouverts de carreaux de terre cuite aux coloris naturels.

Architectes: Tétreault, Parent, Languedoc & Associés
Artistes: Claude Bettinger; Bernard Chaudron
Ouverture: 1988

La station Côte-des-Neiges est située au coin de l’avenue Lacombe et du chemin de la Côte-des-Neiges. Entièrement creusée dans le roc, elle est implantée dans une zone au tissu urbain dense et complètement développé. L’édicule principal, en granit et en verre, a été conçu par l’architecte comme une sculpture, un objet urbain facilement identifiable et bien intégré à son environnement. Il est également possible d’accéder à la station par le sous-sol d’un bâtiment abritant une banque, à l’angle sud-ouest du carrefour. Les murs, les planchers et le mobilier de la station sont en granit gris-rose du Québec. Les contraintes imposées par le roc environnant ont rendu impossible l’intégration de puits de lumière. Dans ces circonstances, l’éclairage prend une grande importance et il a été pensé en vue de donner aux espaces souterrains une luminosité chaleureuse.

Architecte: Jean-Louis Beaulieu (Bureau de transport métropolitain)
Artistes: Jean-Louis Beaulieu; Claude Guité
Ouverture: 1981 (ligne orange); 1988 (ligne bleue)

Reliée à un bâtiment de quatre étages, à l’intersection du chemin Queen Mary et de la rue Westbury, la station Snowdon est un point de correspondance entre les lignes orange et bleue. La station est du type à quai central, à double niveau. Afin de réduire la démolition dans un quartier relativement dense, on a imaginé la station comme un réseau de tunnels creusés dans le roc. Une brique d’argile rouge produite en Estrie recouvre murs et sols, depuis l’extérieur du bâtiment jusqu’aux quais. Particulièrement importante dans ce type de station, la signalisation indique la direction à prendre sur de grands cubes déposés ou suspendus aux carrefours de circulation pédestre.

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