Côte-des-Neiges (Claude Bettinger)

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Inaugurée en 1988, la station de métro Côte-des-Neiges a été construite sous le terrain de l’église Notre-Dame-des-Neiges, à proximité du cimetière du même nom. Cette importante présence religieuse a joué un rôle prépondérant dans l’élaboration du concept architectural de la station : les architectes Tétreault, Parent et Languedoc ont tenu à lui donner une dimension de pérennité, comme en fait foi l’utilisation du granit pour l’ensemble des planchers et des murs de la station, ainsi que pour l’impressionnant édicule principal qui s’apparente en tous points à un mausolée.

Les œuvres d’art de la station de métro Côte-des-Neiges répondent également à cette dimension de pérennité. Les sculptures de Bernard Chaudron et les verrières de Claude Bettinger participent en effet à l’atmosphère feutrée du lieu. Chose assez rare pour l’époque, les architectes ont tenu à organiser un concours pour choisir les artistes de la station. Ainsi, 18 artistes ont été invités à soumettre des concepts et 15 ont remis des propositions. De ce nombre, les architectes ont choisi Bernard Chaudron et Claude Bettinger.

Né à Lyon et élevé en Alsace dans une famille d’artistes et d’artisans, le sculpteur et verrier Claude Bettinger (1942-1998) a réalisé les vitraux de plusieurs églises, notamment l’église de Cana en Israël et l’église St. Thomas More à Verdun. Il a également participé au sauvetage et à la restauration de plusieurs vitraux sacrés du Québec. Il était donc l’artiste tout désigné pour réaliser les deux verrières de la station de métro Côte-des-Neiges.

La première verrière est située tout près de la passerelle tandis que la seconde, de dimensions plus modestes, est intégrée à l’édicule principal de la station. Sur les murs de granit, les verrières pastel de Bettinger s’élancent, tels des faisceaux de lumière descendant du ciel. Plus précisément, les jeux de lignes représentent autant de cheminements personnels, qui se croisent ou se séparent au fil du temps. C’est en quelque sorte une réflexion sur la vie, thème qui méritait d’être abordé en raison de la proximité du plus grand cimetière de Montréal.

Le destin a voulu que Claude Bettinger nous quitte à seulement 55 ans, une dizaine d’années à peine après le dévoilement de son œuvre à la station Côte-des-Neiges. Entre-temps, il nous a laissé ce qui est possiblement son chef-d’œuvre, un grand cylindre translucide qui perce le sol de l’esplanade de la Place des Arts et qui s’intitule L’artiste est celui qui fait voir l’autre côté des choses. Surtout, il a transmis ses connaissances du métier de verrier à son fils Philippe, qui perpétue aujourd’hui la tradition familiale amorcée par son grand-père, Raymond Bettinger.