Charles Daudelin
Grilles sculpturales (1976)
Acier inoxydable
Emplacement : quais
Caractéristiques dans l’œuvre de Daudelin, des ouvertures circulaires viennent percer des caissons en acier inoxydable, permettant d’admirer le coloris spectral à l’intérieur. Outre leur fonction ornementale, ces grilles sculpturales permettent de dissimuler des puits de ventilation.
Le saviez-vous?
À l’origine, des maillets activés par des ailettes devaient émettre des sons grâce aux déplacements d’air provoqués par l’arrivée des trains.
À propos de l’artiste
Né à Granby, Charles Daudelin (1920-2001) s’est affirmé comme un des pionniers de l’intégration de l’art à l’espace public. Décoré de l’Ordre national du Québec en 1998, il a réalisé la sculpture L’embâcle qui orne la place du Québec à Paris depuis 1984.
Originaire de Granby, Charles Daudelin (1920-2001) s’est affirmé comme un des pionniers de l’intégration de l’art à l’espace public et, finalement, comme un des grands artistes québécois du 20e siècle. Ses œuvres se retrouvent partout: dans les lieux publics, dans tous les grands musées et même au petit écran lors de la remise des Masques, la fête annuelle du théâtre, dont il a conçu le trophée. Mentionnons également ses réalisations pour la chapelle du Sacré-Cœur de l’église Notre-Dame de Montréal, pour le Palais de justice de Montréal et pour la place du Québec à Paris, œuvre entièrement restaurée en 2011 pour souligner le 50e anniversaire de la Délégation générale du Québec en France.
Charles Daudelin a aussi laissé sa marque dans le métro de Montréal, d’abord en 1966 à la station Mont-Royal, pour laquelle il a sculpté 32 joints verticaux d’aluminium texturé. Cette œuvre est peut-être la plus subtile de tout le réseau de métro; l’architecte de la station, Victor Prus, a déjà déclaré qu’il n’avait pas beaucoup d’intérêt pour l’intégration de l’art à l’architecture… Rendons toutefois hommage à Prus pour avoir travaillé avec Daudelin, car il s’agit d’un des tout premiers exemples de collaboration entre les architectes du métro et des artistes, avec les cercles de céramique de Jean-Paul Mousseau à la station Peel et les céramiques de Claude Vermette dans quelques stations.
C’est encore l’architecte Prus qui a fait appel à Daudelin pour décorer la station Langelier, réalisée dix ans plus tard. Cette fois, l’artiste a réalisé des rectangles verticaux tridimensionnels en acier inoxydable poli, dans lesquels il a découpé des ouvertures circulaires permettant d’admirer le coloris spectral de l’œuvre. La dimension variée des panneaux rectangulaires ainsi que leurs couleurs produisent des jeux optiques des plus intéressants. Comme Marcelle Ferron pour sa sculpture à la station Vendôme, Daudelin aurait aimé que ses grilles sculpturales de la station Langelier produisent des sons au passage des trains, mais l’idée s’est avérée trop complexe.
Une autre réalisation de Daudelin mérite notre attention dans cette brève présentation de l’artiste. Il s’agit de l’œuvre Éolienne V, située à l’angle des rues Saint-Antoine et Saint-Urbain, dans le Vieux-Montréal. Adossée au Palais des congrès, cette sculpture cinétique composée d’un bassin d’eau, de cinq colonnes et d’autant de perches occupe l’espace qui a accueilli de 1925 à 1980 le Terminus Craig de la Compagnie des tramways de Montréal. Des perches de l’œuvre aux perches qui reliaient autrefois les tramways aux fils électriques, il n’y a qu’un pas que nous n’hésitons pas à franchir! Artiste immense, Charles Daudelin a été décoré de l’Ordre national du Québec en 1998.