Claude Guité
Les quatre saisons (1981)
Fibrociment peint et verre trempé
Œuvre restaurée avec la participation financière du ministère des Transports du Québec
Emplacement : quais
À la suite d’une étude des lieux et des matériaux de la station, l’artiste a réalisé des murales sur le thème des quatre saisons. La thématique choisie a donné naissance au printemps et à l’hiver sur la ligne orange, de même qu’à l’automne et à l’été sur la ligne bleue.
Le saviez-vous?
Lourdement abîmées par les graffitis peu après leur dévoilement, les murales ont bénéficié d’une importante cure de rajeunissement en 2005.
À propos de l’artiste
Né à Tadoussac en 1943, le peintre autodidacte Claude Guité a connu une belle carrière de muraliste dans les années 1970 et 1980. Durant cette période, il a réalisé une cinquantaine de murales aux quatre coins de Montréal, y compris à la station Snowdon.
Source : page Info STM du 1er novembre 2004
Né à Tadoussac en 1943, Claude Guité est un peintre autodidacte qui a connu une belle carrière de muraliste dans les années 1970 et 1980. Durant cette période, il a réalisé une cinquantaine de murales aux quatre coins de Montréal: dans les restaurants et les bars, le long des autoroutes, etc. «J’aimais beaucoup cela. Je me souviens d’avoir dessiné des arbres sur les murs du quartier Centre-Sud pour embellir la ville. À un certain moment, j’ai mis sur pied une entreprise sans but lucratif: Les murs nous parlent. Certaines de mes murales ont survécu plus de dix ans, tandis que d’autres ont été effacées au bout de seulement quelques mois. Cela ne me dérangeait pas trop, car tout cela avait été fait pour le moment présent…»
L’œuvre la plus marquante de l’artiste se retrouve sans contredit à la station de métro Snowdon. C’est Jean-Louis Beaulieu, architecte de cette station de correspondance entre les lignes 2 et 5, qui a approché Claude Guité. «Il savait que je faisais des murales et il trouvait que c’était une bonne idée pour sa station. Celle-ci devait ouvrir bientôt, alors il cherchait une œuvre qui pouvait être complétée rapidement. Moi, je ne me suis pas posé de questions: quand on me demande de faire quelque chose, je suis bien content! C’était un gros projet, quatre murales de 152 mètres de long par 2,4 mètres de haut. Mais entre un mur de 20 mètres de long et un autre de 600, il n’y a pas beaucoup de différences. Cela nécessite seulement un peu plus d’équipement… et un peu d’aide!»
Un thème rassembleur
Après une visite du chantier de la station et quelques rencontres avec l’architecte et les ingénieurs chargés du projet, plusieurs idées ont germé dans la tête de l’artiste. Des quatre thèmes proposés à l’architecte, c’est finalement celui des quatre saisons qui a été retenu. «Il n’y a pas vraiment de message dans cette œuvre; le but était de rendre les gens heureux. C’est une station très profonde, assez sombre. Sans les murales, cela aurait pu être angoissant pour certains voyageurs. Les quatre saisons, c’est un thème sécurisant qui plaît à tout le monde. C’était important car la station Snowdon est située dans un quartier multiethnique.»
Peintes entièrement au fusil sur des panneaux de fibrociment, les quatre murales ont été réalisées sur place par Claude Guité et ses deux assistants, dans des conditions éprouvantes: aucune lumière naturelle, de la poussière à plein nez, des courants d’air à faire frémir… sans oublier les 160 gallons de peinture qu’il a fallu descendre à plus de vingt mètres de la surface, dans des escaliers de fortune! Les murales de la ligne 2, Hiver et Printemps, ont été réalisées entre le 14 février et le 1er avril 1981, tandis que celles de la ligne 5, Été et Automne, l’ont été entre le 2 octobre et le 30 novembre de cette même année. Quant à la station Snowdon proprement dite, elle a été inaugurée en deux temps, le 7 septembre 1981 pour les quais de la ligne 2 et le 4 janvier 1988 pour ceux de la ligne 5.
Et c’est reparti comme en 1981!
Lourdement abîmées par les graffitis quelques années à peine après leur dévoilement, les murales de Guité sont en voie d’être retirées de la station Snowdon pour subir une importante cure de rajeunissement. Personne, y compris l’artiste, ne s’attendait à ce qu’il y ait autant de vandalisme sur cette œuvre située hors d’atteinte du public. «Évidemment, cela m’a beaucoup affecté de voir mes murales abîmées durant toutes ces années. Je comprends les voyageurs qui se disaient: «Mais qu’est-ce qu’ils attendent pour les refaire?» Il faut savoir toutefois que la protection de l’œuvre représentait un sérieux casse-tête pour la STM. À son retour dans la station Snowdon, elle sera protégée des vandales.»
En attendant ce retour prévu pour 2005, certaines sections des murales seront recréées par l’artiste, tandis que d’autres seront retouchées. Claude Guité est déjà au travail dans la cour arrière de sa maison des Laurentides. «Le véritable défi, c’est de reproduire le plus fidèlement possible ce que j’ai créé il y a plus de vingt ans. Il y a des avantages et des inconvénients à travailler en plein air: on est dehors tout le temps, on entend chanter les petits oiseaux et on peut profiter des couleurs de l’automne… D’un autre côté, on ne peut échapper aux intempéries et aux caprices du soleil. En tout cas, travailler sur un grand chevalet de quinze ou vingt mètres de long, c’est super!»