Jean Dumontier
Murales (1967)
Béton
Emplacement : quais
Travaillant à même le béton, l’architecte a étayé les murs des quais de deux bas-reliefs formés de segments de lignes asymétriques. Jean Dumontier a été le premier architecte du métro à réaliser lui-même les œuvres d’art de ses stations.
Le saviez-vous?
Plus tard, en tant que directeur de l’architecture, Jean Dumontier a favorisé l’intégration d’œuvres d’art dans toutes les stations.
À propos de l’artiste
Né à Rigaud, l’architecte Jean Dumontier (1935-2018) a dessiné les plans des stations Île-Sainte-Hélène (Jean-Drapeau) et Longueuil. Il a par la suite été directeur de l’architecture au Bureau de transport métropolitain (BTM) pour les prolongements des années 1970 et 1980.
Né à Rigaud en 1935, Jean Dumontier vit sa jeunesse à Labelle, dans les Laurentides. À la fin de ses études en architecture, au début des années 1960, il est embauché par la Ville de Montréal. Au sein du Bureau du métro, il collabore à divers projets avant de dessiner deux stations de la ligne jaune, Île-Sainte-Hélène (Jean-Drapeau) et Longueuil (Longueuil–Université-de-Sherbrooke). Favorable à l’intégration de l’art à l’architecture, il est le premier architecte à concevoir lui-même les œuvres d’art dans ses stations.
En plus de son travail au Bureau du métro, Jean Dumontier poursuit sa pratique privée, essentiellement dans les Laurentides. Parmi les bâtiments qu’il dessine, mentionnons la tour de contrôle et les paddocks du circuit Mont-Tremblant, qui accueille le Grand Prix du Canada de Formule 1 en 1968 et en 1970, ainsi que la chapelle du Centre communautaire de Labelle.
Lors de la création du Bureau de transport métropolitain (BTM), en 1970, Jean Dumontier est nommé directeur de l’architecture des prolongements du métro. Il occupe ce poste jusqu’à sa retraite en 1992, rassemblant autour de lui une équipe de jeunes architectes talentueux: Jean-Louis Beaulieu, Yves Bernard, Henri Brillon, Patrice Gauthier, Yves Roy et Gilbert Sauvé, pour ne nommer que ceux-là. Tous les matériaux appelés à figurer dans le métro atterrissent sur le bureau de Dumontier, qui leur fait subir le test du marteau… et du chalumeau!
Dans une entrevue pour le magazine Sélection du Reader's Digest, en 1979, Jean Dumontier explique la démarche architecturale et artistique du métro de Montréal, qui met de l’avant les matériaux de qualité, les grands volumes ainsi que l’apport de la lumière naturelle. «Depuis le début, nous avons voulu créer un environnement qui soit vivant, où même sous la terre nous ayons, autant que possible, une impression d'espace et de lumière. Le métro, c'est d'abord et avant tout une machine mais une machine pour les humains, alors nous l'humanisons.»
La démarche du BTM en matière d’architecture soulève l’intérêt de nombreuses villes souhaitant se doter elles aussi d’un réseau de métro. Plusieurs délégations de l’étranger effectuent une visite du métro de Montréal et certaines vont même jusqu’à solliciter l’aide du BTM, qui met bientôt sur pied sa filiale BTM International (BTMI). En contrepartie, Jean Dumontier et ses collègues visitent d’autres réseaux de métro en construction à travers le monde, toujours à la recherche des meilleures pratiques.
Après sa retraite du BTM, Jean Dumontier conserve un vif intérêt pour le métro, y offrant même des visites guidées à l’occasion. En 2018, il fait partie des membres fondateurs du Comité architecture du métro de Montréal, qui a pour mandat d’émettre des recommandations à la direction de la STM lorsque vient le temps d’intervenir sur l’architecture de certaines stations. Il y prodigue ses judicieux conseils jusqu’à son décès, qui survient le 27 décembre.
À son assemblée publique du 6 février 2019, le conseil d’administration de la STM officialise le changement du nom du Comité architecture du métro de Montréal, qui devient le Comité Jean-Dumontier. Par cette nouvelle dénomination, la STM souhaite reconnaître la contribution exceptionnelle de ce grand bâtisseur du métro de Montréal.