À la suite du dépôt du budget provincial 2024-2025, la Société de transport de Montréal (STM) constate une absence d’engagement du gouvernement envers la crise du financement de l’exploitation du transport collectif et regrette que le gouvernement repousse la question à plus tard.
« Le financement du transport collectif est en pleine crise et le message que le gouvernement nous envoie, c’est que ce n’est malheureusement pas une priorité », souligne Éric Alan Caldwell, président du conseil d’administration de la STM. « Il est regrettable que le gouvernement utilise les audits de performance en cours pour repousser la question, même si nous sommes en action depuis plusieurs années sur la gestion de nos dépenses. C’est un rendez-vous manqué qui nous amènera inévitablement à revivre des négociations de dernière minute comme l’automne dernier. »
En l’absence de prévisibilité, la STM s’inquiète sérieusement sur sa capacité à conserver un service attractif et performant qui répond aux besoins de ses clients dans la prochaine année.
« Devant l’absence de réponses du gouvernement, des conversations devront inévitablement être amorcées avec l’Autorité régionale de transport métropolitain pour évaluer le service qui sera possible de livrer en 2025 à la population », souligne M. Caldwell.
La STM a réalisé, dans les derniers mois, plusieurs efforts d’optimisation de ses dépenses, tout en maintenant le même niveau de service. Toutefois, comme mentionné auparavant, il ne sera pas possible de reproduire cet exercice de réductions budgétaires avec une aussi grande ampleur en 2025.
Un désinvestissement record en maintien des infrastructures
Les investissements en maintien des actifs pour le transport collectif accusent un recul de 400 millions par rapport à l’an dernier, atteignant son niveau le plus bas depuis 2013. Ce recul équivaut aussi à une baisse de 37% depuis 2018, passant de 3,8 à 2,4 milliards. Sachant que 93 % des infrastructures de la STM auront atteint plus de 40 ans de durée de vie utile d’ici 2030, cette situation est plus qu’inquiétante.
« Le gouvernement reconnait le besoin d’entretenir les routes et investit plus d’argent chaque année pour le faire, mais ce même besoin est ignoré en transport collectif, bien que notre métro ait plus de 50 ans. On fait plus de 1 million de déplacements par jour. Il faut pouvoir compter sur un réseau fiable, comme c’est le cas pour le réseau routier », conclut Éric Alan Caldwell.