La STM soumet au gouvernement du Québec une seule priorité pour le budget 2025 : le maintien de ses actifs.
Dans le cadre des consultations prébudgétaires 2025-2026 du gouvernement du Québec, la Société de transport de Montréal (STM) soumet des recommandations prébudgétaires priorisées et axées sur l’investissement local par le maintien des infrastructures du métro de Montréal, vital à la sécurité économique.
Maintenir les infrastructures du métro pour préserver l’offre de service
Malgré qu’un déficit d’investissement de plus de 6 G$ en maintien des actifs du métro s’est accumulé au fil des dernières années, les sommes disponibles en la matière au Plan québécois des infrastructures (PQI) sont à leur plus bas niveau depuis 2013. Le maintien d’actif représente seulement 18 % des investissements totaux en transport collectif du PQI, contre 82 % en transport routier et 62 % pour l’ensemble du PQI.
Malheureusement, un entretien inadéquat des infrastructures met à risque la sécurité, le maintien et la qualité des services et constitue le principal défi du transport collectif actuellement.
« Ces chiffres démontrent qu’un effort supplémentaire doit être fait, car reporter l’entretien du métro, qui aura bientôt 60 ans, entraine des coûts de travaux accrus, des coûts d’exploitation plus élevés et une détérioration de l’expérience client notable », a expliqué Éric Alan Caldwell, président du conseil d’administration de la STM.
Ainsi, la STM recommande :
- D’autoriser au PQI 2025-2035 un financement additionnel de 585 M$ sur trois ans pour les programmes de maintien d’actifs du métro;
- D’augmenter ensuite les sommes disponibles au PQI pour le maintien des actifs afin de tendre progressivement vers un financement de 560 M$ par année, de façon récurrente et indexée.
Ces sommes permettront d’entretenir les infrastructures du métro (tunnels, stations, membrane d’étanchéité, garages de trains, ateliers d’entretien, etc.) et les équipements fixes du métro (escaliers mécaniques, ventilation, équipements électriques, systèmes de télécommunication, etc.).
De la sorte, l’économie locale sera également stimulée, car 97 % des dépenses de la STM sont réalisées auprès de plus de 1 500 fournisseurs québécois; fait à considérer dans un contexte de guerre commerciale avec les États-Unis.
Des trains de 50 ans à remplacer
Le maintien d’actif touche également de manière spécifique le matériel roulant et les infrastructures connexes.
Les trains MR-73 de la STM auront 60 ans en 2036 et seront parmi les plus vieux trains de métro en service au monde. Ils présentent déjà une fiabilité 10 fois moindre que les trains AZUR. L’expérience du projet des trains AZUR démontre qu’un projet de remplacement de trains, qui dépasse la seule acquisition de matériel roulant, est complexe et prend du temps. Il aura fallu environ 15 ans entre les premières études et la livraison des trains AZUR, un projet réalisé autant dans l’échéancier et le budget requis.
Considérant l’ampleur, les impacts et l’échéance du projet, il devient urgent de lancer les études pour moderniser les lignes vertes et jaunes, surtout sachant que l’acquisition de nouveaux trains et le remplacement du système de contrôle de train existant permettent d’envisager une bonification de la capacité de la ligne verte de 37%.
Ainsi, la STM recommande:
- De financer sans attendre les études nécessaires pour la modernisation des lignes verte et jaune, y compris le remplacement des voitures MR-73, à hauteur de 40 M$.
« Le métro de Montréal constitue la colonne vertébrale de la mobilité dans la région métropolitaine avec près de 800 000 déplacements par jour. Ses pannes peuvent causer des torts importants à l’économie et, à moyen terme, détourner des clients vers l’automobile pour ainsi aggraver la congestion routière dont les coûts sont déjà faramineux. Ainsi, assurer le maintien des actifs du métro est un enjeu de sécurité économique crucial pour la vitalité de la métropole », a conclu M. Caldwell.