Moderniser le réseau de métro de la STM, c’est dans le vent!

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Dans sa volonté de moderniser ses réseaux pour offrir un service fiable et sécuritaire à sa clientèle, la Société de transport de Montréal (STM) a terminé récemment la construction de deux postes de ventilation mécanique, en plus d’en avoir quatre autres en construction.

D’ici 2030, 93 % des infrastructures de la STM auront atteint plus de 40 ans de durée de vie utile. C’est pourquoi la STM investira 21,1 G$ d’ici dix ans dans la modernisation de ses réseaux afin, notamment, de préserver la sécurité des infrastructures et d’améliorer la qualité des services. 

La mise aux normes des équipements du métro, ayant été construit majoritairement dans les années 60, 70 et 80, fait partie intégrante de cette modernisation. D’ailleurs, la STM a entrepris, depuis quelques années, de mettre aux normes certains de ses postes de ventilation mécanique (PVM). 

On compte 88 postes de ventilation mécanique, répartis sur toutes les lignes de métro. Leur conception demande toute une expertise qui passe par l’ingénierie, l’architecture, l’urbanisme et une foule d’autres spécialités. 

À ce jour, 15 PVM ont été refaits, dont ceux tout récemment, d’Alexandre-DeSève et de Saint-Grégoire. 

Mais à quoi servent ces infrastructures exactement et pourquoi les reconstruire? 

Qu’est-ce qu’un poste de ventilation mécanique 

Un poste de ventilation mécanique est une imposante infrastructure équipée de deux puissants ventilateurs qui extraient l’air chaud du réseau du métro par l’entremise d’édicules munis de grilles d’aération.  

Les postes de ventilation du réseau initial du métro permettent d’évacuer environ 60 000 pieds cubes d’air par minute comparativement à quelque 240 000 pieds cubes par minute pour les nouveaux systèmes. D’immenses silencieux acoustiques atténuent le bruit de ces ventilateurs afin d’assurer la quiétude des résidents situés près d’un poste de ventilation. 

Les postes de ventilation mécanique du métro répondent à trois besoins essentiels : 

  • La ventilation confort 

Régularise la température ambiante pour la clientèle, en effectuant l’échange d’air entre le réseau du métro et l’extérieur. 

  • La ventilation de nuit 

Permet de fournir de l’air frais aux travailleurs de nuit, chargés des travaux quotidiens d’entretien. 

  • La ventilation d’urgence 

Permet, en cas d’incident, un contrôle des mouvements de fumée pour une évacuation sécuritaire de la clientèle vers la station de métro la plus proche, ainsi qu’un accès dégagé pour les pompiers. 

L’équivalent de 10 étages 
La configuration de chaque poste de ventilation a ses caractéristiques propres. Il s’agit de projets multidisciplinaires et d’envergure : il y a donc bien plus que de l’excavation à faire pour les construire.  

Plusieurs éléments sont pris en considération lors de la planification des projets de PVM: Quel est l’emplacement idéal par rapport aux stations de métro? Quelle est la distance par rapport au tunnel de métro? Devra-t-on excaver du roc ou uniquement du mort-terrain (couche sédimentaire à percer avant d'atteindre le roc)? Quelles seront les contraintes d’espace selon l’exiguïté des lieux? Quelle est la nature du quartier? Quelles sont les infrastructures existantes autour du site? Quelle est la densité de la circulation automobile près du chantier et quels sont les changements requis à la signalisation ? 

C’est que, comme le temps, les normes changent. Qu’il s’agisse de considérations de bruit ou de sécurité dans les tunnels, on est plus exigeant qu’autrefois. C’est pourquoi lorsqu’il s’agit des postes de ventilation du réseau initial, construits dans les années 1960, il faut souvent reconstruire ceux-ci pour satisfaire les normes maintenant en vigueur. 

De tels chantiers sont imposants. On parle, pour certains, d’une profondeur équivalente à une dizaine d’étages. Aussi, on compte près d’un an de travaux d’ingénierie pour la conception et d’une moyenne d’un peu plus de trois ans de construction pour achever un tel projet.  

L’exemple du poste de ventilation mécanique Alexandre-de Sève 

Coût du projet : 20,8 M$ 

  • Années de construction : 2018 à 2023 
  • 7500 tonnes métriques de mort-terrain ont été excavées 
  • 7500 m3 de roc ont été excavés. Le volume total de l’excavation est l’équivalent d’un peu moins que 5 petites piscines olympiques.  
  • 4315 mètres3 de béton coulé 
  • 73 mètres de tunnel ont été creusés dans le roc 

Pour toute nouvelle infrastructure, la STM a le souci qu’elle s’intègre bien dans l’environnement urbain qui l’entoure.